Le blanchiment écologique (greenwashing ou écoblanchiment) désigne une forme de marketing qui vise à donner une impression trompeuse de responsabilité environnementale. Le terme « communication verte » n’implique pas nécessairement que l’entreprise est engagée en faveur de l’environnement, mais plutôt qu’elle tente de donner l’impression d’être respectueuse de l’environnement afin d’obtenir un avantage concurrentiel ou d’augmenter ses ventes.

Le greenwashing (ou écoblanchiment) au sein des entreprises

Certaines entreprises adoptent le credo de « l’écologisation de l’image de l’entreprise » sans pour autant fournir un service à long terme. Afin de lutter contre ces stratégies de communication trompeuses, les autorités françaises et les organisations de lutte contre le changement climatique s’efforcent de mobiliser les consommateurs sur l’écoblanchiment et de convaincre les entreprises d’adopter une démarche socialement responsable de contribution au développement durable.

Afin d’éviter le greenwashing, quelques mesures ont été mises en place. En France, le plan d’action relatif à la croissance et à la transformation des entreprises incite les entreprises à prendre en compte les préoccupations sociales et environnementales afin de construire un avenir à long terme.

En outre, le guide anti-greenwashing de l’ADEME donne des indications aux entreprises sur la manière d’éviter le greenwashing. Les Amis de la Terre ont également créé le prix Pinocchio, qui est décerné aux organisations déshonorantes qui se livrent à des activités de greenwashing. Ces mesures sont importantes afin de créer un paysage commercial plus durable et plus véridique.

Bien que la définition légale d’une société n’inclue pas l’intérêt social, la nouvelle législation PACTE modifie l’article 1833 pour affirmer le devoir des sociétés de prendre en compte les préoccupations sociales et environnementales liées à leurs activités. Le concept de finalité de l’activité d’une entreprise invite les entreprises à se concentrer sur la création de valeur à long terme. Cette réforme est importante afin de réduire le risque de greenwashing et d’accroître la transparence pour les consommateurs.

En 2013, l’ADEME a publié un manuel de lutte contre le greenwashing destiné aux entreprises et aux agences de relations publiques. Ce document a pour but d’aider les entreprises dans leurs efforts de communication tout en favorisant la sensibilisation aux pratiques adéquates. En effet, confrontée à la multiplication des campagnes de communication portées sur l’écologie mais sans rapport avec la réalité, l’ADEME a publié un manuel pour aider les entreprises à éviter de se faire prendre au piège du greenwashing.

Le prix Pinocchio fait partie des récompenses décernées par le groupe environnemental « les Amis de la Terre » aux personnes ou aux organisations dont on a constaté qu’elles pratiquaient le greenwashing. L’anti-prix récompensant « le meilleur du pire » condamne les entreprises qui détournent l’argument du développement durable pour renforcer leur profil marketing. Le prix a été décerné à un certain nombre de grandes organisations.

L’illustration du greenwashing dans les cosmétiques

Aujourd’hui, les produits cosmétiques de marque sont présentés comme naturels et écologiques, alors que leur impact sur l’environnement naturel est généralement négatif. Plusieurs marques de cosmétiques utilisent fréquemment des expressions telles que « sans paraben, sans silicone. » pour tenter de faire du greenwashing. Malheureusement, ces expressions sont souvent utilisées en conjonction avec d’autres substances dangereuses qui remplacent les parabènes, notamment les agents de libération du formaldéhyde (qui contiennent du formaldéhyde), le méthylisothiazolinone (allergène) et le phénoxyéthanol (allergène et toxique).

Dans l’industrie cosmétique, par exemple, Lush et Yves Rocher ont été accusés de pratiquer le greenwashing. En plus d’être concernés par des valeurs comme Yves Rocher, les cosmétiques à base de plantes sont au centre des accusations de greenwashing contre Lush. Malgré ses valeurs déclarées, le phénoxyéthanol se retrouve dans le masque hydratant et le shampooing réparateur de la société. Lush a été dénoncé pour greenwashing a cause de la présence de perturbateurs endocriniens dans ses produits, qui sont créés à l’aide de produits chimiques dangereux. Il existe des marques alternatives qui se soucient réellement de l’environnement, alors assurez-vous de les rechercher.

La pratique du greenwashing dans le secteur automobile

Les constructeurs automobiles jouent sur l’image de la « voiture propre » pour séduire les consommateurs. Les véhicules électriques et hybrides produisent moins de gaz à effet de serre en raison de leur faible émission de polluants. En réalité, l’empreinte carbone des automobiles est actuellement l’une des principales sources d’émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Malheureusement, certaines entreprises de ce secteur sont accusées de pratiquer le greenwashing.

Aux États-Unis, Volkswagen, par exemple, a été accusé de tricher lors des tests d’émissions des véhicules par l’Agence de protection de l’environnement en 2015. Le Dieselgate, un scandale impliquant Volkswagen, révélé par l’Agence de protection de l’environnement, a par conséquent attiré l’attention sur les émissions produites par les moteurs à diesel.

Selon la CCE en charge de la concurrence, de nombreuses grandes marques automobiles telles que BMW, Volkswagen et Porsche ont participé à un cartel illégal pour s’assurer qu’elles ne se font pas concurrence dans le développement de technologies permettant de réduire les émissions dangereuses. Les utilisateurs ont été privés de la possibilité d’acquérir des véhicules moins polluants, alors que la nouvelle technologie était effectivement disponible pour les constructeurs automobiles.

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Les réflexes pour détecter le greenwashing

La pratique du greenwashing est actuellement une activité en plein essor. Afin de vous protéger, vous pouvez prendre certaines mesures :

Vérifiez les labels écologiques

De nombreuses marques ont commencé à étiqueter leurs produits comme étant écologiques afin de séduire les consommateurs soucieux de l’environnement. Malgré l’absence de signification juridique de ces labels, de nombreuses marques les utilisent pour semer la confusion chez les consommateurs. Comme ces labels n’ont souvent aucune importance juridique, ils peuvent être utilisés pour tromper les consommateurs.

Par exemple, une petite feuille ou un petit point vert sur l’étiquette d’un produit n’indique pas nécessairement que le produit a un développement durable. Pour s’assurer qu’un produit est réellement respectueux de l’environnement, recherchez des labels tels que NF Environnement, AB ou B Corp. Ces logos garantissent un impact réduit sur l’environnement et sont certifiés par des organismes officiels. Les consommateurs peuvent faire des choix d’achat plus éclairés en connaissant ces techniques.

Soyez attentif aux emballages verts

De nombreuses entreprises utilisent des emballages verts pour que leurs produits semblent plus respectueux de l’environnement. Toutefois, cela ne signifie pas nécessairement que le produit est bénéfique pour l’environnement. Dans de nombreux cas, l’emballage peut être composé de matériaux qui ne sont pas recyclables ou biodégradables. En outre, le processus de fabrication d’un emballage écologique peut souvent être très énergivore et produire une grande quantité de pollution. Par conséquent, les consommateurs doivent être conscients de ces problèmes et faire des recherches sur les produits avant de supposer qu’ils sont vraiment écologiques.

Surveillez la liste de composition des produits et au bilan carbone de l’entreprise

Les consommateurs doivent prêter une attention particulière à la composition générale des produits. Lisez soigneusement les étiquettes des produits et comprenez le contenu des articles. Cette expression est fréquemment utilisée lorsqu’une mention « sans » est incluse afin d’éviter de mentionner les autres composants dangereux de la marchandise. Dans les cosmétiques, un composant actif naturel peut être mis en avant afin de donner l’impression que le produit est non dangereux. Voici quelques ingrédients à éviter dans les achats de cosmétiques : parabènes, silicones, éthers de glycol et alkylphénols.

A propos de la pratique du greenwashing

La publicité utilise parfois le message écologique pour inciter les consommateurs à acheter un produit, mais les pratiques réelles de l’entreprise peuvent nuire à l’environnement. Lorsqu’une organisation utilise le message écologique pour persuader les consommateurs d’acheter ses produits, il s’agit de « blanchiment écologique ».

Grâce à la multiplication des techniques, les consommateurs sont moins susceptibles de faire confiance aux entreprises véritablement écologiques et aux projets de sensibilisation des administrations publiques qui s’appuient sur le greenwashing.

L’argument écologique publicitaire est régi par un certain nombre de textes applicables, notamment la loi sur la consommation, qui établit une interdiction générale des abus de la nature, les recommandations éthiques de l’ARPP et la directive ISO 14021 sur l’assurance qualité. L’argument écologique est un outil de communication valable et important, mais il doit être utilisé de manière responsable afin d’éviter les erreurs du public.

Pour mettre en évidence la valeur de ses actions ou de ses produits en termes de développement durable, une entreprise devrait avoir deux responsabilités, recommande l’ARPP : une description précise des caractéristiques des produits ou des actions favorables au développement durable, et le respect des objectifs fondamentales de l’organisation de développement des Nations unies.

Le standard ISO 14021 a été mis à jour pour inclure des sections sur l’utilisation d’expressions telles que « recyclable », « réduction des déchets » et « faible consommation d’énergie » afin de garantir la pertinence de ces mots et de réduire les incertitudes existantes chez les consommateurs.

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